Wednesday, January 19, 2011

sous la peau seal


Ça me faisait marrer quand c’était loin, sur d’autres, que je ne voyais qu’en photo et qui n’étaient pas dans mon monde. La médecine esthétique.

Maintenant ça me fait peur.
Je ne suis pas contre. Je suis contre le fait d’être contre. J’ai toujours trouvé qu’un petit coup de pouce, pourquoi pas ? On est plus des sauvages depuis longtemps toutes façons.
L’ennui, c’est quand c’est la fausse solution à de faux problèmes.

Autour de moi, les filles qui y ont recours sont toujours celles que je trouvais les plus belles. C’est peut-être ça, le problème de la beauté. C’est un tel cadeau qu’on ne sait pas comment remercier. Mais on ne veut surtout pas le rendre.
On essaye de la figer, de la contrôler. Et c’est le meilleur moyen pour la perdre.
Ce que je vois ce plus ? Acide hyaluronique dans les lèvres. Souvent, un désastre.
Oh, pas la première fois. La première fois c’est subtil. La première fois personne ne s’en rend compte, même pas moi qui ait des yeux de lynx pour tous ces trucs.
Ça doit même être un peu frustrant tiens, que ce soit aussi light, que ça passe aussi inaperçu. On le confie à une copine, qui le prend avec un sourire…
Alors on se dit que ça passe nickel. Et on y retourne. Et on en rajoute. Un tout petit peu, juste là…
Et c’est là qu’on commence à perdre le fil. C’est là aussi qu’on commence à cultiver le secret.
J’ai essayé un jour de parler avec une amie dont les lèvres grossissaient à vue d’oeil. Une fille belle comme le jour, intelligente, heureuse, brillante, et super jeune en plus. Croyez-moi.
Et bien je me suis pris dans la tronche une fin non-recevoir aussi douloureuse qu’un coup de scalpel. À cet endroit-là, le dialogue n’allait pas. C’était entre elle et elle-même. Elle m’a répondu : « Mais pourquoi tout le monde me fait chier avec ça ? Je fais ce que je veux ! »… Et elle ne m’a plus rappelé pendant un long moment.
J’ai compris que ne pourrais plus aborder ce sujet là. Maintenant, quand je vois qu’une fille que je connais a fait ça, je ne dis rien. Les mots, ils ne viennent pas.
J’ai encore du mal à comprendre les mécanismes qui font que l’on perd le contrôle, qu’on ne s’arrête plus. J’ai du mal à comprendre comment on peut croire qu’une grosse bouche soit un élément universel de la beauté. Qu’on ne se voit plus telle que l’on est. J’ai du mal à comprendre comment ce truc enferme dans un silence gêné même les plus belles des amitiés.
Pourtant, je ne juge pas. Faire des leçons de morale, très peu pour moi. Et puis je ne m’imagine pas une seconde être plus forte ou mieux armée que ces amies là.
C’est la raison pour laquelle pour ce qui est du « petit coup de pouce, pourquoi pas ? », je peux vous dire que personnellement, finalement, j’y réfléchirais à deux fois.

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