Wednesday, January 19, 2011

Jeux de Jambes beatu

Sweat inspiré par un Alexander Wang. Escarpins, Balenciaga.
Pendant des années, quand j’expliquais à mes amies pourquoi il était hors de question que je montre mes jambes, il suffisait que je leur leur prouve, en un essayage, le pourquoi du comment. Elles acquiesçaient sagement et je pouvais repartir tranquille avec mes certitudes.

Du moins c’est comme ça que je le vivais. C’est confortable une certitude. Presque autant qu’un pantalon.

J’étais en conflit ouvert avec mes mollets. Trop haut perchés, trop musclés. Tendus par le port des talons hauts, avec une jupe je trouvais ça horrible.
Pourtant, quelque part, j’ai une chance de dingue : mes jambes sont plutôt fuselées. Même quand je grossis, elles ne bougent pas. C’est morphologique. D’autres trucs bougent, je vous rassure. Mais elles, elles ne connaissent pas la cellulite.
J’étais donc en train de jouer ma scène numéro 23 à Géraldine, « non mais regarde moi ça même avec 30 ans de Yoga Bikram je pourrais jamais étirer ce muscle, LÀ. »
Je m’attendais à ce que comme d’hab, elle finisse par me dire, ouais, ok. Ouh la. Je comprends.
Mais non. Elle m’a dit « T’es complètement malade toi, tu sais combien de filles rêveraient d’avoir les jambes trop musclées ? Oublie ce petit truc de rien du tout et profite de tes jambes sinon je ne te parle plus. »
On y tient à nos complexes. Au fil des années, ils deviennent des repères. On s’y attache.
J’ai écouté Géraldine trois minutes, et j’ai remis mes pantalons.
Puis quelques temps après, j’ai rencontré… Un homme. Qui a bien fini par les voir, mes jambes.
Et là, soudain, j’ai entendu « T’es complètement malade toi, tu sais combien de filles rêveraient d’avoir les jambes trop musclées ? Oublie ce petit truc de rien du tout et profite de tes jambes sinon je ne te parle plus. »
Vous savez comment sont les filles ? Plutôt que de me la fermer, j’ai bien montré l’innommable défaut, sous toutes ses coutures. Insisté. « Mais, regarde, puisque je te dis que c’est pas possible ! ».
Mais rien n’y a fait. Il a même dit qu’il trouvait ça plutôt beau. Que voulez-vous. J’ai promis.
J’ai tenté une sortie. Jupe courte + talons hauts + lui comme bouclier. Quand faut y aller…
Résultat : alors, d’abord, vachement important, je suis pas morte. Et je n’ai vu personne se retourner sur moi en hurlant. Au contraire ; j’ai eu plein de réactions positives, et en cerise sur le gâteau les yeux amoureux de mon chéri.
J’ai décidé que je retenterais. Je l’ai fait, et puis j’ai fini par prendre une habitude toute nouvelle, celle de montrer mes jambes. Plutôt de plus en plus souvent, même.
C’était il y a quasiment un an… C’est peut-être ça, mûrir. Se dire qu’on est pas parfaite, et que ça n’est pas grave. Apprendre à regarder l’ensemble, s’accommoder du détail. S’en foutre un peu de ce que les autres pensent, parce ceux qui comptent vous regardent et vous sourient.
Bon, et arrêtez de regarder mes mollets, maintenant. Si si, je vous vois !

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